Le potentiel des objets

La Bande Vidéo accueille Lalie Douglas en résidence de production. La recherche artistique de cette artiste montréalaise s’articule autour de la transformation, du changement d’état des matériaux bruts qui passent de l’indéfini à l’objet ou de l’objet au détritus.

Ces transformations, Lalie Douglas les explore à travers des performances où elle place l’acte de création en premier plan, en fabriquant des objets en public, tels que des petits oiseaux morts faits de plumes de papier imprimé, minutieusement fabriqués plume par plume. Une fois complétés, elle donne ces objets aux passants ou les laisse pour être trouvés (ou non). D’autres performances de Douglas gravitent quant à elles autour de la destruction. Cette série, nommée Le potentiel des objets, porte sur la capacité propre à chaque matière d’être détruite: le papier brûle, la céramique se brise, la glace fond et le chocolat se mange. Ce travail questionne aussi les règles en jeu dans le contexte d’objets d’art versus les objets dit ordinaires. En demandant aux passants d’intervenir dans l’action – brûler, briser ou manger un objet eux-mêmes, l’artiste leur demande de surmonter les règles sociales qu’ils incarnent depuis leurs enfances (ne pas toucher, ne pas briser). Lors de sa résidence à La Bande Vidéo, Lalie Douglas a l’intention de créer des versions vidéographiques de certaines de ses performances afin d’en faire ressortir toutes les subtilités qui sont souvent perdues lorsqu’elles sont présentées en direct.

Artiste montréalaise, Lalie Douglas crée des objets, des installations et des performances qui questionnent nos attentes sur la façon dont l’art devrait se comporter et qui questionne les règles du jeu. Elle expose au Québec et à l’international. Ses projets récents incluent Les histoires du ciel conté sous la terre à Art Souterrain, (Montréal, 2011), All is not as it seems, (Montréal, 2010), Donnez-moi vos peurs (Calgary et Montréal, 2009). Elle présentera une nouvelle version de All is not as it seems, à Neutral Ground cet été (Regina, 2011). Son travail a été soutenu par plusieurs bourses, notamment une bourse de recherche et création du Conseil des arts et des lettres du Québec, et elle détient une maitrise en art de l’Université Concordia.