Description

Québec, le 4 novembre 2020

Après plusieurs années de travail soutenu, La Bande Vidéo est fière d’annoncer l’acquisition d’un équipement rare : un « écran d’épingles » de grand format.

Ce dernier, nommé L’Alpine – en référence au lieu d’origine de son créateur – s’ajoute aux deux seuls autres exemplaires de grand format fonctionnels dans le monde. Or il s’agit d’une version repensée des écrans originaux, portative, flexible, durable. Cet équipement, mis à la disposition de toute la communauté locale, nationale et internationale, inaugurera une nouvelle ère de création expérimentale et d’animation indépendante à La Bande Vidéo.

L’écran d’épingles est un outil utilisé dans la production de films d’animation, développé conjointement par le graveur Alexandre Alexeieff et son épouse Claire Parker dans les années 1930. Il s’agit d’un cadre dans lequel sont enchâssées plusieurs centaines de milliers d’épingles mobiles. En repoussant plus ou moins les épingles à travers le cadre et avec un éclairage latéral, on produit des ombres en fonction de la saillie des épingles, faisant ainsi « chanter » les teintes veloutées de gris qui vont du noir profond au blanc pur. En modifiant successivement le dessin, dont l’aspect rappelle la gravure en mezzotinte, et en photographiant chaque changement image par image, il est possible de créer des films d’animation.

L’extrême rareté des écrans d’épingles Alexeieff-Parker ainsi que leur double nature d’outils de cinéma d’animation et d’objets patrimoniaux, ont mené à des approches de conservation qui limitent malheureusement l’accès à l’instrument, donc le nombre de créateurs qui peuvent s’initier au médium ou le pratiquer. L’Office national du film (ONF), qui en possède un depuis les années 1960, a jusqu’à maintenant choisi d’en octroyer l’accès et la responsabilité à un seul artiste à la fois. Il y a cinq ans, en France, le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) a restauré un de ces écrans et l’a remis à la disposition de jeunes artistes français. En dehors d’organismes comme le CNC et de l’ONF, le médium reste totalement inaccessible.

C’est dans ce paysage qu’est apparu Alexandre Noyer. Informaticien et passionné de cinéma d’animation basé à Annecy (France), il était fasciné par le défi technique que représentait la fabrication d’un tel outil. Grâce à la conception assistée par ordinateur et avec des matériaux nouveaux, Noyer a fabriqué des prototypes d’écrans d’épingles pour les rendre propres à une utilisation répétée et ainsi démocratiser cette fragile technique d’animation. Il a su enfin concrétiser ce qui était devenu, jusque-là, un mythe chez les cinéastes d’animation. La Bande Vidéo salue sa patience héroïque.

À l’heure où nous écrivons ces lignes, Alexandre Noyer est en confinement et procède seul à  l’épinglage, c’est à dire le positionnement, une à une, des 200,000 épingles qui forment la surface de l’écran. Achevé dans quelques semaines, L’Alpine sera avec nous dès le printemps 2021 et mis à la disposition de tous les artistes d’ici et d’ailleurs, lors d’occasions diverses de création et de formation. Surveillez nos annonces pour en savoir plus sur cet instrument unique.

 

Quebec City, 4th of November 2020

After years of sustained efforts, La Bande Vidéo is proud to announce the acquisition of a rare piece of equipment: a large size “pinscreen”.

Named « L’Alpine » after its creator’s place of birth, it will add a third unit to the only two other large size functional pinscreens in the world. It is a revisited, portable, flexible, durable version of the original screens. Made available to the whole local, national, and international community, it will open a new era of independent experimental and animated creations at La Bande Vidéo.

A tool to produce animated films, the pinscreen was developed in the 1930s by engraver Alexandre Alexeieff and his wife Claire Parker. It consists of a frame in which hundreds of mobile pins are embedded. By pushing the pins through the frame to variable extent in lateral lighting, shadows are cast from the projections of the pins, making the velvety gray shades “sing” from deep black to pure white. Animated films can be created by making successive modifications to the drawing—which evokes mezzotint engraving—and taking frame by frame photographs of the changes.

The extreme rarity of Alexeieff-Parker’s pinscreens and their dual nature as tools for animated cinema and heritage objects have led to preservation approaches that unfortunately limit their accessibility, thus the number of creators who can approach and use the medium. Owning one since the 1960s, the National Film Bureau (NFB) has to this day chosen to grant its access and responsibility to one artist at a time. Five years ago, in France, the Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) restored one of these screens and made it available to young French artists. Outside of organizations such as the CNC and the NFB, the medium remains completely inaccessible.

In that landscape came Alexandre Noyer. A computer scientist from Annecy (France) with a passion for animated cinema, he was fascinated by the technical challenge of making such a tool. Thanks to computer-assisted design and new materials, Noyer made pinscreen prototypes suited for a repeated use, to democratize this frail animation technique. He gave life to what had become a myth among animation filmmakers. La Bande Vidéo commends his heroic patience.

As we write these lines, the 200, 000 pins that form the surface of screen are being placed one by one by the designer. In a few weeks, « L’Alpine » will be completed. In the Spring 2021, it will be available to all local and foreign artists in various creation and training contexts. Keep an eye on our announcements to learn more about this unique instrument and the services that will soon be offered to our members to promote its use and experimentation.

Avec le soutien de

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