LUX

Avec Lux, John Blouin révèle un espace à l’accès souvent limité, celui de la cabine de projection, réfléchissant ainsi sur le rôle et l’avenir du cinéma analogique. L’installation est composée d’un projecteur 35 mm à travers duquel la pellicule est percutée par le faisceau de lumière, révélant des images de deux vieilles copies retravaillées du film Citizen Kane. L’artiste met en scène le processus derrière la projection, un espace où les regards sont habituellement restreints. Il nous fait prendre conscience de la poésie de cette mécanique, le projecteur et ses outils devenant scène et spectacle. Dans le silence de la cabine de projection, l’artiste nous rappelle le démantèlement d’une époque pivot du cinéma.

Projectionniste à l’ONF pendant 7 ans, John Blouin est captivé par les possibilités créatrices de la cabine de projection. Il fonde Cabina Obscura, une compagnie de production par le biais de laquelle il présente des performances multi-projections. Il forme également les projectionnistes de plusieurs salles de cinéma. C’est dans ce contexte qu’il constate le déclin de l’analogique, et ses effets sur ses artisans. Il réalise d’ailleurs une trilogie autour de la mort annoncée d’un cinéma constituée des courts métrages Change Over, Filmstripe et Gate.