Corps habité

En 2019, sur l’invitation du centre Espaces F (Matane), Geneviève Thibault a d’abord participé à la résidence de recherche-création Faire 9. Elle a choisi d’explorer la vidéo 360 au Monastère des Ursulines de Québec, l’amenant à collaborer pour une première fois avec les équipes de PRIM (Montréal) et de La Bande Vidéo, d’abord dans le cadre d’une coproduction, puis d’une résidence-membre.

Les Ursulines étant maintenant déménagées dans une résidence pour aîné.e.s, l’artiste souhaite leur offrir la vidéo 360 de leur chapelle afin qu’elles puissent s’y recueillir à distance. Durant son séjour de coproduction, elle prévoit créer une œuvre vidéographique à partir de l’expérience de visionnement de la vidéo 360 par les religieuses. Elle observera, lors de son tournage, les différentes réactions verbales et corporelles des utilisatrices du casque de réalité virtuelle tandis qu’elles voyagent dans cet espace qui leur est cher. La vidéo qui en résultera agira comme le véhicule d’une expérience poétique d’un lieu, à travers l’expérience de l’autre. Contrairement aux projets précédents de l’artiste, l’habiter ne sera pas directement montré. Geneviève Thibault souhaite ainsi explorer la traduction d’un lieu et ce, par différents intermédiaires (la réalité virtuelle, le corps, l’empathie).

Dans le cadre d’une résidence-membre, elle poursuivra la post-production de son projet vidéographique et procèdera à sa mise en installation. Elle compte transposer son questionnement dans l’espace en concevant une première installation à projecteurs multiples.

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L’artiste remercie le Conseil des arts et des lettres du Québec, La Bande Vidéo, Espace F et le Conseil des arts du Canada pour leur soutien ainsi que la communauté des Ursulines de Québec pour sa participation.

Geneviève Thibault vit et travaille à Matane. Ses projets de création questionnent, à travers une réflexion sur l’habiter, les [soi-disantes] frontières entre l’espace public et l’espace privé, le territoire intime et le tissu social ainsi que les forces à l’œuvre dans l’acte d’habiter. La maison agit, pour elle, comme un véhicule qui relie l’identité à l’altérité, l’intériorité à la sociabilité. Ses préoccupations, qui convergent toutes vers la question de la cohabitation, l’ont conduite au baccalauréat multidisciplinaire (études autochtones et ethnologie) à l’Université Laval.

Lauréate 2019 du Prix international des Nouvelles Écritures (Freelens, France) avec sa petite œuvre multimédia L’amour, la mort… et lauréate 2020 du Prix à la relève artistique au Bas-Saint-Laurent, ses projets photographiques et sonores ont fait l’objet d’expositions individuelles au Québec et en Ontario. Elle enseigne la photographie au Cégep de Matane tout en poursuivant une maîtrise en pratique des arts à l’UQO.