Des bruissements lumineux

« Ces gens ne laissent presque jamais de traces. Leur grande oeuvre c’est le quotidien rugueux et nécessaire. Chaque soir cela s’efface, chaque matin, il faut reprendre. Par leur courage à vivre, ils permettent à la vie de tenir. Simplement tenir. » – Christian Bobin, Donne-moi quelque chose qui ne meurt pas

Des bruissements lumineux est une exploration artistique de la mémoire et de la traversée qui, par la rencontre de femmes âgées et la contemplation de fragments de paysages, interroge le vacillement du temps qui passe et ses empreintes. Cette installation vidéographique et sonore prend la forme d’un triptyque et constitue un essai documentaire visant à approfondir ma réflexion autour du portrait et de la beauty shot. J’y fais le parallèle entre la trajectoire que l’on parcours au cours de notre existence à la traversée d’un paysage.

Artiste autodidacte, Ariane Plante vit et travaille à Québec. Depuis 2010, elle partage son temps entre les différentes activités professionnelles qu’elle exerce dans le domaine culturel et une pratique artistique multiformes, issue principalement des arts médiatiques. Elle a réalisé à ce jour quatre projets sonores, deux courts métrages en collaboration avec la cinéaste Catherine Breton, et a participé à plusieurs projets artistiques collectifs. Elle oeuvre également parfois à titre de commissaire: invitée par La Bande Vidéo en 2013, elle prépare Occupation trouble, un programme d’oeuvres tirées de la médiathèque de l’organisme. En 2013 également, alors récipiendaire d’une bourse de Première Ovation en arts littéraires, elle écrit un premier scénario de court-métrage de fiction. À l’été 2014, elle termine la première étape de création de des bruissements lumineux, une installation vidéographique et sonore pour laquelle elle a reçu une bourse du Conseil des arts et des lettres du Québec – Programme Capitale-Nationale. Sa démarche artistique est nourrie par les rapports humains, les récits et le paysage. Elle construit des espaces à partir d’un vocabulaire tiré de l’imagerie documentaire pour proposer de nouvelles manières de faire l’expérience du réel et de le raconter. Fait d’impressions, de souvenirs et d’émotions, son travail questionne le temps, la mémoire et le monde qui l’entoure. Entre poésie et géographie, entre écologie, approche in situ et ethnographie, son travail se situe au coeur de rencontres significatives et prend la forme de collages, de portraits et de lieux imaginaires aux accents cinématographiques, des espaces marginaux et délicats où la réalité s’entremêle à la fiction.