Make-re-make

Intitulée MAKE-RE-MAKE, ma proposition de résidence-exposition s’inscrit en continuation avec le projet remix NO MORE HEROES. Pour cette nouvelle série, je souhaite plutôt souligner les pratiques de remix déjà sous-jacentes au sein de l’industrie du cinéma, entre autres, par la prolifération de ‘remakes’, c’est-à-dire la ‘re’-production complète de longs métrages existants, en passant par la réactualisation du scénario, du casting, du montage, des effets spéciaux et ainsi de suite. Concrètement, pour MAKE-RE-MAKE je propose de juxtaposer plusieurs moniteurs vidéo affichant des versions différentes du même film. Sur la surface de ces moniteurs, j’envisage aussi d’appliquer des formes ‘hard edge’ en vinyle autocollant, faisant allusion à des motifs formalistes. En plus d’accentuer un lien entre une production plastique et médiatique, ces motifs masquerons partiellement les films présentés, pour ainsi à la fois contourner et invoquer les enjeux de droits de reproduction (copyright) associés à ce contenu ‘clandestin’ téléchargé à partir de sites ‘pirates’.

Né à Los Angeles, Oli Sorenson a vécu et travaillé à Londres (Royaume-Uni) entre 1999 et 2010, pour combiner ses activités d’artiste visuel, de VJ ainsi que de multiples projets de commissariat. Installé à Montréal depuis 2010, il poursuit présentement ses études doctorales à Concordia sur la culture du remix. Sorenson défini tout dʼabord sa pratique par la transgression des concepts dʼoriginalité et d’identité, une transgression qui sʼest souvent prêtée à des projets de performance médiatique aux dimensions festives et collectives. Cette excursion dans le milieu de la musique électronique a aussi informé ses projets en galeries, et nourrit particulièrement sa fascination pour la surabondance de contenu accessible en ligne. Plutôt que de continuer à produire ʻdu nouveauʼ à partir de matériaux bruts tels le bois ou le métal – et ainsi contribuer à cette dite surproduction de contenu – Sorenson préfère échantillonner le vocabulaire visuel dʼautres créateurs, ainsi que de «hacker» les technologies de reproduction pour réévaluer les relations entre les objets dits originaux et leurs multiples itérations.