Se dissoudre sans le savoir est un projet d’installation vidéo qui regroupe une série de séquences d’animation cycliques dont les images se détériorent à chaque cycle, jusqu’à leur disparition, pour ensuite être remplacées par une nouvelle boucle. Le projet est librement inspiré de la série Disintegration Loops du musicien William Basinski parue au début 2000, où il archivait de vieilles boucles musicales dont le ruban se désintégrait à mesure de l’enregistrement. Pour ce projet, Joël désire transposer ce processus à l’image et à l’animation. Dans le cadre de ses récentes recherches en animation, l’artiste a produit plus d’une centaine de courtes boucles d’animation pouvant jouer à l’infini (GIFs), dont la plupart des scénarios s’écrivent à même la table de dessin. L’idée de provoquer une détérioration de la matière dans ces cycles imposerait une finalité à la boucle qui n’en aurait normalement pas.

Artiste multidisciplinaire résolument indépendant, Joël Vaudreuil vit en travaille à Montréal. Adam change lentement (Parce Que Films, 2023) est son premier long métrage. Parallèlement à la réalisation de nombreux vidéoclips, il signe également plusieurs courts métrages d’animation, notamment La vie magnifique sous l’eau (2015), Le courant faible de la rivière (prix Jutra, 2013), L’enfant aux 6 hot-dogs (2011), Un vortex dans face (nominé aux Jutra, 2010), La récréation du midi (2009). Son style graphique distinctif lui a mérité maintes mentions, dont une rétrospective à la Cinémathèque Québécoise en 2017 et une autre au Carrousel international du film de Rimouski en 2021, en plus de participations à des expositions d’art actuel, notamment à la Maison de la culture du Plateau Mont-Royal (2019), au ICA de Baltimore (É-U, 2019) et à la galerie B-312 (2020). Illustrateur ayant signé des dessins pleins d’esprit et d’un humour parfois robuste, Joël Vaudreuil est aussi musicien des groupes Avec pas d’casque, Le Diable (comme l’outil) et Cheval Fou.