Trompe-l'œil

Dans le cadre de sa résidence de 2021 sur l’Alpine, l’écran d’épingles spécifiquement conçu pour La Bande Vidéo, Alexandre Roy a pu effectuer des tests en vue du tournage de son court-métrage « Trompe-l’œil ». Le film se veut un survol éclaté de l’histoire de la représentation de l’image en mouvement, des peintures préhistoriques à l’image numérique.

Pour l’exposition qui accompagne sa résidence, le cinéaste a créé une installation qui comprend une projection vidéo et des jouets optiques manipulables comme le folioscope (flip-book), le phénakistiscope ou le praxinoscope, des technologies qui ont précédé et participé à l’invention du cinéma. Ces jouets, une recontextualisation des oeuvres pionnières d’Eadweard Muybridge, permettent de percevoir le moment où l’image fixe devient mouvement.

La projection vidéo est construite à partir des images brutes tournées sur l’Alpine et montrent ce qu’il y a au-delà de la surface de dessin de l’écran d’épingles : le cadre blanc avec les vis, les mires qui servent au repérage des images, et parfois même, un bout d’outil ou de main laissé dans le cadre par mégarde.

En traitant les images avec des effets de démultiplication et de kaléidoscope, tous ces détails qui sont généralement éliminés au montage viennent créer des formes rappelant des mécanismes ou des architectures faisant écho au thème du court-métrage : illustrer les mécanismes de « fabrication » de l’image en mouvement.

Artiste numérique et cinéaste d’animation indépendant, Alexandre Roy est fasciné par la relation entre l’image fixe et l’image en mouvement, le principe à la base même de l’existence du cinéma.

Il a pratiqué de nombreuses techniques comme la peinture sur film 35 mm, le dessin animé ou l’animation de sable sur table lumineuse, ainsi que le tournage de fiction en prise de vue réelle. C’est le visionnement du film 𝐸𝑚𝑝𝑟𝑒𝑖𝑛𝑡𝑒𝑠 de Jacques Drouin en 2004 qui attise son intérêt pour la technique de l’écran d’épingles. En 2018, il a la chance d’utiliser le SPINAE, un écran d’épingle moderne développé par Alexandre Noyer, pour produire le court-métrage 𝐽𝑖𝑚 𝑍𝑖𝑝𝑝𝑒𝑟.