Eugénie Paradis-Charette, Besma Boukhri et Diane Landry

Auprès du souffle

Exposition

22 octobre au 17 novembre 2013

Description

Auprès du souffle propose les œuvres de trois femmes artistes très actives ces dernières années à La Bande Vidéo. De fait, ces œuvres sont, tour à tour, les créations d’une jeune recrue de la relève artistique (Eugénie Paradis-Charette), d’une artiste à mi carrière (Besma Boukhri) et d’une artiste établie (Diane Landry). Qui plus est, les créations contenues dans cette sélection ont toute été réalisées, en partie ou en totalité, à La Bande Vidéo témoignant de l’activité foisonnante de notre centre. Cela, en plus de mettre l’accent sur la recrudescence et l’importance de l’apport féminin en vidéo actuelle.

Pour nous, ce phénomène remarquable se devait d’être souligné à travers un corpus cohérent dont plusieurs éléments participent d’une construction esthétique et d’un sens à donner aux œuvres. Ainsi on remarquera des préoccupations communes exprimées dans de nombreuses déclinaisons et à travers divers éléments tels que: l’absence de mots ou de langage, l’omniprésence du souffle comme élément narratif, la proximité ou l’éloignement dans l’espace vidéographique des sujets portraiturés, l’insistance mise sur le passage du temps…

Avec des pièces toutes situées dans le registre intimiste du portrait ou de l’autoportrait vidéo, ces créatrices nous invitent à respirer, entendre et contempler, auprès d’elles-mêmes ou de leurs personnages, le langage secret des émotions portées par la mise en récit de leur inspiration.

 

Fréquence 6 – Eugénie Paradis-Charette

« Avec cette œuvre, je souhaite que les gens se coordonnent avec ma propre respiration, les invitant ainsi à ressentir ce bien être et le partager avec moi lors d’un contact direct, intime et réconfortant.» (E. P-C).

La « fréquence 6 », aussi nommée « cohérence cardiaque », est un contrôle volontaire de la respiration qui permet au cœur et au souffle de se coordonner. À raison de six respirations par minute, le cœur bat plus lentement et se met en état de neutralité émotionnelle. Puisque certaines zones du cerveau se retrouvent ainsi stimulées, plusieurs hormones liées au bonheur se diffusent alors dans le corps (ocytocine, dopamine, sérotonine).

 

Déraisonances – Besma Boukhri

« Déraisonances » est une invitation à se perdre au cœur de deux solitudes. D’un côté, un duel entre un homme et une Remington; de l’autre, une dissection sentimentale.» (B. B.)

Dans une salle, deux projections se font face; des caisses de son produisent l’ambiance sonore; une œuvre immersive entre cinéma et vidéo d’art. L’installation cinématographique présente deux personnages captifs de leurs géographies intimes. L’œuvre, un diptyque de trajectoires intérieures, transporte vers des univers envoûtants, aux marges de la raison. Les récits synchrones mettent en scène deux intimités dans lesquelles se côtoient nostalgie, inquiétude et désillusion. Deux portraits introspectifs dans lesquels les acteurs traversent des cycles, l’un amoureux, l’autre créatif. Les actions des personnages y sont confinées en des boucles d’impulsions et de recommencements, en quête de libération. Exploration aux formes labyrinthiques, les récits sous-tendent un questionnement sur la désolation, l’attente et le désir.

 

Brise-glace – Diane Landry

« Mes projets cherchent à ébranler nos perspectives en offrant une vision du temps et du génie inventif que l’on dépense à oublier le temps qui passe.»  (D.L.)

Dans la continuité de sa recherche autour des œuvres Mouvelles, le projet fut d’abord un croisement entre la performance et l’installation. Maintenant sous la forme d’une projection vidéo, celui-ci offre un point de vue unique de l’action. Assise dans une embarcation qui semble flotter sur une mer iridescente, l’artiste rame inlassablement sans se déplacer. Étrangement, par ce stratagème, Diane Landry transforme l’immobilité en mouvement.

 

Biographies

Née en 1987 à Montréal, Eugénie Paradis-Charette est titulaire d’un Baccalauréat en Arts Visuels de l’Université Laval. Récipiendaire du prix La Bande Vidéo 2012 remis à un finissant en arts visuels de l’Université Laval, elle devient membre du conseil d’administration de ce centre depuis septembre 2012. D’un dynamisme remarquable, elle s’implique activement auprès des centres d’artistes de la région de Québec. Son travail a été présenté à Rouyn-Noranda, Gatineau et Québec. Elle vit et travaille à Québec.

 

Besma Boukhri évolue et travaille à Québec dans le milieu du théâtre, du cinéma et des arts médiatiques. Directrice artistique, styliste, accessoiriste, elle conçoit et jongle avec les objets, les styles et l’espace afin de créer des personnages et des univers à filmer et à photographier. Ainsi, depuis 2001, elle travaille sur différents projets de théâtre, dont la La trilogie des dragons de Robert Lepage, d’expositions (Musée de la civilisation) et de tournages. Elle complète en 2006 un certificat en études cinématographiques à l’Université Laval. Elle travaille sur plusieurs courts métrages dont Enfin février de Carnior (Spirafilm), Macadam peau-rouge d’Arnaud Malherbe (import-export, Festival de Trouville), sur les capsules St-Sauveur et St-Roch du projet vidéo La Cité, présenté sur le web et dans le cadre du Festival de cinéma de la ville de Québec, et sur certains longs-métrages. En octobre 2010, elle participe au projet Kinomada au Chili. En mars 2012, elle présente à L’Établi Déraisonances, une installation cinématographique réalisée grâce à Première Ovation. En 2012, elle reçoit une bourse de Soutien aux artistes de la jeune relève professionnelle de la région de la Capitale-Nationale.

 

Depuis près de 25 ans, Diane Landry travaille à sublimer ce qui passe inaperçu. Ses œuvres se présentent sous forme d’installation avec automatisation, de performance assistée ou encore de vidéo-animation-performance. Son travail a été diffusé dans plusieurs pays d’Europe, en Amérique du nord et du sud, en Chine et en Australie. Son œuvre a été récompensée par d’importantes distinctions tant au Québec qu’aux États-Unis. Elle a effectué plusieurs résidences d’artiste au Canada, aux États-Unis, en France, en Italie et en Argentine, dont un séjour de 6 mois au Studio du Québec à New York, offert par le Conseil des arts et des lettres du Québec. En 2009, une monographie accompagnait sa première exposition rétrospective, Les défibrillateurs, produite et mise en circulation par le Musée d’art de Joliette. Diane Landry est titulaire d’une maitrise de l’Université de Stanford en Californie. Elle est représentée par la Galerie Michel Guimont à Québec et Carl Solway Gallery à Cincinnati.

Maison de la culture de côte-des-neiges

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Collaboration