Notre vie numérique et technologique prend beaucoup, probablement trop, de place. Ce qui devait nous faciliter la vie est peut-être en train d’avoir l’effet inverse par une infinité de petites frustrations et de petites difficultés qui semblent se multiplier et s’accumuler jusqu’à avoir potentiellement un impact sur l’humeur général de la société. Il faut gérer ses mots de passe, ses mises à jour, ses réseaux sociaux, tout en lisant bien les conditions d’utilisation, dans un espace technologique et virtuel saturé qui semble presser de plus en plus le citron de notre attention.

Par une résidence de création de quatre semaines, André Lemire cherche ici à trouver par l’animation une voie de passage entre son travail d’installation et une production vidéo basée sur une technique frugale rudimentaire et analogique se donnant comme objectif d’imaginer l’avenir autrement que comme une marche inéluctable vers des technologies de plus en plus complexes, surchargées, interdépendantes et hermétiques.

Tout-à-tour fermier, menuisier, technicien de cirque, estimateur en construction, designer et entrepreneur, André Lemire aurait également voulu être archéologue ou journaliste, mais comme il fallait faire un choix, il a fait celui d’être avant tout un artiste. Il s’évertue depuis à constater que le monde est compliqué et à en faire la démonstration par une pratique monastique de la sculpture/installation, alliant le dysfonctionnel et l’ambigu, en acceptant parfois le brouillon comme forme définitive. Il a obtenu son baccalauréat en arts visuels à l’Université du Québec en Outaouais en 2007. Son travail, soutenu à plusieurs reprises par les conseils des arts du Québec et du Canada, a depuis été présenté à travers le Québec et le Canada.