Un écran d’épingles

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Trompe-l'œil (capture), Alexandre Roy, 2021

L’écran d’épingles est un outil utilisé dans la production de films d’animation développé conjointement par les graveurs Alexandre Alexeïeff et Claire Parker dans les années 1930. Ce dispositif, dont les diverses itérations sont de dimensions variables, se compose d’un cadre dans lequel sont enchâssées des centaines de milliers d’épingles mobiles ; dans le cas de l’Alpine, ce sont 201 600 épingles qui ornent sa surface de travail.

Aidé·e d’outils ou simplement de ses mains, le·la créateur·ice repousse plus ou moins les épingles à travers le cadre afin d’engendrer un dessin en saillie qui, sous un éclairage latéral précis, provoque des ombres dont les teintes veloûtées de gris varient du noir profond au blanc pur. En modifiant successivement le dessin et en photographiant chaque changement image par image, un film d’animation voit le jour.

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Michèle Barcena-Sougavinski en résidence d'animation à l'écran d'épingles, 2024.

L’extrême rareté des écrans d’épingles Alexeïeff-Parker, combinée à leur double nature d’outils de cinéma d’animation et d’objets patrimoniaux, ont mené à des approches de conservation qui limitent malheureusement l’accès à l’instrument et, nécessairement, le nombre de créateur·ices qui peuvent s’initier au médium ou le pratiquer.

C’est dans ce paysage qu’est apparu Alexandre Noyer. Informaticien de formation et passionné de cinéma d’animation basé à Annecy (France), il était fasciné par le défi technique que représentait la fabrication d’un tel outil. Grâce à la conception assistée par ordinateur et avec des matériaux nouveaux, Noyer a fabriqué des prototypes d’écran d’épingles pour les rendre propres à une utilisation répétée et ainsi démocratiser cette fragile technique d’animation. Il a su enfin concrétiser ce que le monde de l’animation voyait, jusque-là, comme un mythe.

Résidences

Les résidences d’animation à l’écran d’épingles sont ouvertes annuellement aux artistes locaux et internationaux qui souhaitent s’initier à la technique d’animation à l’écran d’épingles. Ces séjours peuvent aller jusqu’à douze semaines pour un·e artiste de Québec et jusqu’à huit semaines pour un·e artiste de l’international.

Un appel est lancé chaque année, au mois de novembre, pour l’année de programmation suivante.

APPEL EN COURS ↓

PROGRAMMATION 2026-2027.

La Bande Vidéo fournit :

 

  • Un cachet de résidence ;
  • Un hébergement à Méduse pour les artistes résidant à plus de 50km du centre ;
  • Une prise en charge complète avec un studio équipé de l’Alpine et de ses équipements connexes ;
  • De l’aide administrative au financement du transport pour un·e artiste de l’international ;
  • Une documentation vidéo de l’artiste au travail ;
  • Un soutien technique et artistique journalier.

Cadavre exquis avec l’Alpine!, 2021.

Ce cadavre exquis a été réalisé par les participant·es à la classe de maître à l’écran d’épingles offerte par Alexandre Noyer en octobre 2021. Cet atelier était l’occasion pour nombre de curieux·ses de découvrir et faire l’expérience de ce mythique instrument avant le coup d’envoi officiel des résidences qui lui sont associées, inaugurées dans l’année de programmation subséquente.

Participant⸱e⸱s :
Carol-Ann Belzil-Normand, Anne-Marie Bouchard, Nicolas Brault, Isabelle Clermont, Geneviève Desmeules, André Dubois, Élodie Gagné, John Harbour, Sébastien Hudon, Antoine Lortie, Alexandre Noyer, Alexandre Roy et Geneviève Tremblay.

Montage et extraits sonores : Ricardo Savard.